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L’indépendance par le solaire

Index solaireLe Sénégal dispose de prés de 3000 heures d’ensoleillement par année. Malheureusement, cette importante source n’est pas assez exploitée. En effet, les énergies fossiles sont les principalement utilisées par la société nationale de production d’électricité (SENELEC). Pendant ce temps, en zone rurale, en pleine crise énergétique, le bois est utilisé comme matière première aggravant le péril environnemental. Fort de ce constat et dans sa volonté de sortir de la dépendance aux énergies fossiles, les pouvoirs publics ont déjà un projet dans ce sens. Nous portons ici une réflexion allant dans le sens confirmer le bien-fondé d’une telle démarche.
Certes, notre pays dispose d’atouts non-négligeables pour offrir l’accès à l’énergie à tous, mais une synergie des actions est nécessaire pour y arriver. Ainsi sur le plan pédagogique, comme dans toutes les formations techniques, il y a une certaine hiérarchie du travail. De l’ingénieur à l’ouvrier qualifié en passant par les techniciens, chaque niveau a son rôle à jouer. Les universités de Dakar et de Thiés offrent des formations de cycle ingénieur dans les domaines du génie électricité. De plus, le CNQP et le CFPT tous deux à Dakar, offrent des formations en techniciens supérieurs dans le domaine de l’énergie. Enfin, la formation technique dans les lycées permet aux bacheliers de ces séries de réaliser des plans et conceptions d’ingénierie. A ces formations académiques s’ajoutent, tous ces artisans formés sur le tas, qui ont un savoir-faire reconnu ici et ailleurs.
Sur le plan technique, des milliers de brevets sont dans le domaine public. Ces Opensources sont donc utilisables par tous. Le processus d’utilisation de ces connaissances se fera par l’exploitation du principe de ces technologies jusqu’à la conception de l’outil physique capable de transformer la lumière en énergie électrique.
Il est vrai que le rendement énergétique ne sera pas forcément au maximum de ses capacités. La conséquence principale sera donc une sous-utilisation des capacités offertes par le rayonnement solaire. Toutefois, ce frein ne devrait pas nous décourager. Si les populations arrivent à s’approprier cette technologie, l’impact sur la vie des Sénégalais sera extraordinaire.
En effet, dans un monde où les besoins en énergie se font croissants, l’utilisation de l’énergie solaire peut engendrer une sorte de révolution industrielle sous nos cieux. À ce titre, pour le monde rural comme en ville, l’accès à une énergie bon marché offre des perspectives dans le secteur agricole, la protection de l’environnement, de la petite industrie, la sécurité, de l’amélioration des conditions des femmes et aussi la scolarisation des enfants. L’énergie produite par d’autres sources sera concentrée vers les industries les plus gourmandes.
À l’image des entités comme l’UE et son projet DESERTEC, la course à l’énergie propre et bon marché a des allures de guerre géostratégique. Tous les pays cherchent à acquérir leur indépendance énergétique. Afin de réaliser cela, les pouvoirs publics, le secteur privé local ainsi que les écoles et instituts de formation doivent s’associer. Le marché lié à la conception et à la réalisation de ces équipements aiguise déjà l’appétit des multinationales. En effet, ce secteur peut être rentable, pourvoyeur d’emplois et offrir à notre pays un leadership ouest-africain. Il urge de s’atteler à sa réalisation par les nationaux pour que la richesse entraine une amélioration, pour tous, des conditions de vie.
Mohamed Seck

Energie solaire propre au Sénégal

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